Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LE CHAUFFAGE COLLECTIF EN COPROPRIETE

Dès lors qu’une copropriété dispose du chauffage collectif, cela signifie :

  • Présence d’une chaudière dans un local commun (chaufferie) ;
  • Fourniture d’une énergie primaire (alimentation de la chaudière en fioul, gaz, réseau urbain, granulés ou plaquettes de bois) ;
  • Souscription d’un contrat d’entretien ;
  • Possibilité d’utiliser la chaudière collective pour fournir l’ECS (Eau Chaude Sanitaire).

L’objet de cet article est de comparer les énergies primaires, leurs avantages, leurs inconvénients, permettant à chaque copropriété de faire le meilleur choix.

(Volontairement, ne sera pas abordé le sujet de l’immeuble neuf ou sous garantie décennale, sur lequel il est bien trop tôt pour envisager quelconques modifications.)

Ne sera pas abordée non plus la question de la suppression du chauffage collectif et sa mutation en chauffage individuel, quasiment impossible en copropriété s’agissant d’une décision unanime (modification de la destination de l’immeuble) et représentant un coût souvent démesuré.

 

Conversions possibles

En cas de remplacement de la chaudière, la décision sera prise en fonction de :

  • Âge de la chaudière
  • Energie actuelle alimentant la chaudière
  • Energie disponible en cas de changement de chaudière

Plusieurs questions se posent lors de la conversion d’énergie :

  • Economie / rendement* ;
  • Environnement ;
  • Stockage ;
  • Sécurité.

Le tableau ci-après permet de synthétiser les « + » et les « - » de chaque énergie proposée :

 

Fioul

Gaz

Chauffage urbain

Granulés ou plaquettes de bois

Pompe à chaleur

Economie

-

+

+

++

+

Environnement

--

+

++

++

+

Stockage

--

++

++

--

+

Sécurité

-

-

++

+

+

 

* Rendement : plus le rendement est élevé (bon), moins il est nécessaire de fournir d’énergie primaire pour une même énergie secondaire consommée.

(Exemple : pour un rendement de 0,8 : pour fournir 1 kilowattheure - abréviation : kWh - d’énergie secondaire, on aura consommé 1,25 kWh ; si le rendement augmente à 0,9, ne sera consommé que 1,11 kWh).

 

Choisir sa nouvelle énergie

Fioul 

 

RAPPEL :

 

A compter du 1er janvier 2022, interdiction d’installer des chaudières au fioul (ou au charbon) dans les immeubles neufs mais surtout interdiction de remplacer les chaudières existantes par les chaudières au fioul (ou au charbon).

En revanche, passé ce délai, la réparation d’une chaudière au fioul reste possible.

L’interdiction ne concerne que le remplacement.

 

En termes de travaux nécessaires, si la chaudière fonctionnait déjà au fioul, il s’agit probablement du remplacement de chaudière le moins onéreux : la cuve étant déjà en place, l’installation est totalement adaptée.

Hormis cet argument en faveur d’un remplacement à l’identique, il n’existe aucun autre avantage à retenir.

En revanche, les points négatifs sont nombreux.

La copropriété ne bénéficiera d’aucune aide pour ces travaux (Certificats d’Economie d’Energie ; MaPrimeRenov’ ; crédits d’impôts ; …)

De plus, à l’usage, le fioul est l’énergie la plus coûteuse (si on exclut l’électricité ; mais le chauffage collectif électrique est rare et inenvisageable en rénovation au regard des coûts démesurés que cela entraînerait).

S’agissant d’environnement, il s’agit de l’énergie la plus polluante.

Il est de plus nécessaire de disposer d’un volume dédié à la cuve, volume de plusieurs m3 perdu pour la copropriété, qui serait bien mieux utilisé pour y ranger du matériel, voire des vélos ou poussettes si l’endroit est assaini.

En termes de confort, même si l’installation est aux normes, le risque d’odeurs particulièrement désagréables peut dissuader certains copropriétaires.

Enfin, le fioul présente comme particularité d’être payé avant d’être consommé, ce qui a un impact sur la trésorerie de l’immeuble.

Passer du fioul au gaz, c’est passer d’une énergie payée d’avance, à une énergie payée à posteriori. Cette donnée est à intégrer dans la réflexion financière.

 

 

Gaz 

 

RAPPEL :

 

A compter de 2024, il sera interdit d’installer des chaudières au gaz dans les immeubles neufs.

 

Il existe plusieurs catégories de chaudières gaz dont on exclura la chaudière « basse température » dont le rendement est bien moindre.

Qui plus est, aucune aide financière n’est prévue pour une chaudière « basse température ».

Il convient de privilégier le matériel dit « à condensation » : les calories des fumées de la chaudière gaz-condensation sont récupérées, permettant des économies d’énergie substantielles.

 

A NOTER

 

Pour certains résidants influencés par des évènements médiatisés (comme explosion Rue de Trévise à Paris en 2018) le gaz présente une source d’angoisse.

Cependant ce type d’accident imputable à un défaut d’entretien majeur ou à un évènement extérieur, se produit particulièrement rarement.

Ça ne semble donc pas être un argument à retenir, même s’il est vrai que les peurs irraisonnées seront parfois rédhibitoires.

 

 

Chauffage urbain 

Un contrôle préalable au passage au réseau urbain s’impose : est-il distribué à hauteur de l’immeuble concerné ?

Dans la négative, le projet ne sera tout simplement pas envisageable.

 

Les parisiens connaissent la CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain), mais les communes de banlieue ont également leur propre réseau (Syndicat Azur à Argenteuil ; ENORIS à Massy ; Syndicat Intercommunal de Chauffage Urbain à Vitry/Seine & Choisy le Roi ; …).

Il existe 2 types de réseaux : vapeur (comme CPCU) ou eau sous pression (comme ENORIS).

Quel que soit le mode de distribution, il ne s’agit plus d’alimenter des chaudières collectives munies de brûleurs, mais des échangeurs qui vont récupérer les calories du réseau urbain et les transférer d’une part, vers les réseaux d’alimentation de chauffage de l’immeuble, d’autre part, vers les réseaux de distribution d’eau chaude sanitaire.

Les avantages sont multiples :

  • Rendement exceptionnel (il n’y a quasiment pas de perte, ne s’agissant que d’un transfert d’énergie) ; cela aboutit à un prix du MWh (Mégawattheure. 1 MWh = 1000 kWh) particulièrement compétitif ;

Cela est tellement vrai, que la consommation payée est fonction du relevé de consommation fait sur le réseau secondaire (le fournisseur considère donc que le rendement est de 1, c’est-à-dire sans aucune perte) ;

  • Ne s’agissant que d’un échangeur, l’entretien est beaucoup plus simple ;
  • Les réseaux de chaleur urbains développent le plus possible les énergies renouvelables pour produire de la vapeur (ou de l’eau chaude sous pression) qu’ils distribuent sur les communes concernées.

Cela a notamment pour effet de permettre l’application d’une TVA minorée sur la fourniture de 5,5% au lieu de 20% (l’abonnement pour sa part était et reste soumis à une TVA de 5,5%).

 

Cependant il n’existe pas de système infaillible.

Deux problèmes majeurs sont à déplorer :

  • le fait que ce choix est quasiment irréversible au regard des modifications apportées pour le mettre en œuvre.

Effectivement, comme expliqué précédemment, la chaudière est tout bonnement supprimée et remplacée par un échangeur.

Le prestataire pourra aller jusqu’à supprimer le conduit d’évacuation des fumées, rendu inutile.

Revenir à une fourniture autonome au moyen d’une chaudière classique devient alors excessivement onéreux et complexe.

  • le fait qu’il n’est absolument plus possible de réaliser de mise en concurrence. La copropriété est pieds et poings liés avec le prestataire, qui peut imposer ses tarifs, même si dans les faits, ceux-ci restent maîtrisés.

Il n’est effectivement pas dans l’intérêt du fournisseur de faire flamber ses prix ; sa démarche commerciale consiste à accroître sa clientèle ; pas à la faire fuir !

 

 

Granulés ou plaquettes de bois

Il s’agit ici d’une technologie bien plus récente, chargée notamment de s’affranchir de notre dépendance au gaz et à ses corollaires en termes de politique étrangère, voire de risque de sabotage.

Il s’agit d’une énergie propre.

L’inconvénient réside dans le coût du MWh, qui reste plus élevé qu’avec le gaz, et bien plus élevé que le chauffage urbain ; seul le fioul est plus onéreux.

L’autre problème vient du stockage nécessaire, et du besoin de livraison. Associons-y le fait que les fournisseurs sont peu nombreux.

Enfin, les granulés restent envisageables pour des puissances modestes (pas plus de 300 Kilowatt - abréviation : KW - en général, même si des études montrent que l’on peut atteindre 500 KW). En résidentiel, cela équivaut à peu près à 80 logements traditionnels.

Pour des puissances supérieures, il faut passer à la plaquette de bois, qui est 4 fois plus encombrante, et nécessite des livraisons plus fréquentes.

 

 

Pompe à chaleur

Si ce mode se développe pour les particuliers, s’agissant des copropriétés nous en sommes au balbutiement.

L’une des difficultés réside dans l’absence de retour d’expérience d’une part, et dans les choix qui peuvent être opérés d’autre part : Air / Air ou Air / Eau ? Alimentée électriquement ou au gaz (en cours de développement) ? En appoint ou en principal ?

Il est par conséquent aujourd’hui difficile de se prononcer avec objectivité sur ce mode de chauffage en copropriété.

 

 

© Copyright – tous droits réservés

LE CHAUFFAGE COLLECTIF EN COPROPRIETE
Tag(s) : #Copropriété, #Syndic, #Chauffage collectif, #Chaudière
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :